La révolte a éclaté. Les districts se sont soulevés contre le Capitole, l’esclavagiste, l’asservisseur. C’en était assez de cette vie de travail sans le sou, dans les usines délabrées, dans les mines poussiéreuses. Alors que les uns manquaient de pain, les autres vivaient dans l’opulence d’une fête permanente. Il n’était plus question que cette injustice perdure. La révolution a commencé. Le massacre aussi.

Voilà deux siècles que la race humaine est parvenue à renaître de ses cendres. Elle a fondé Panem sur les ruines de l’Amérique du Nord. Panem la grande, la glorieuse, l’immortelle. Afin que chacun ait sa place dans cette nouvelle civilisation, le territoire a été divisé en treize districts, chacun ayant sa spécialité. L’intention était louable ; un pays idéal où chaque district participerait aux besoins de l’autre en toute liberté. Le Capitole, capitale de cet Etat, veillant avec bienveillance.

L’utopie ne pouvait pas durer. Le Capitole et ses besoins grandissants en matière première et en énergie saignèrent à vif les treize districts. La précarité s’est installée. La pauvreté. La faim. La maladie. C’en était assez.

Le sang a coulé, les bombes ont éclaté, les habitations brulé. Ce furent les Jours sombres. Pour un citoyen du Capitole tué, deux rebelles moururent. Cette guerre civile ne dura pas longtemps. Juste assez pour blesser chaque district et laisser une cicatrice indélébile. Puis il fallut frapper un grand coup pour mettre fin à cette révolution. Pour que l’ordre règne à nouveau. Une dizaine de bombes furent larguées sur le district treize. Spécialité : le nucléaire. La grande centrale explosa. Le district fut rasé. Et la révolte s’arrêta net.

Les districts se plaignaient de leur condition : ils ont désormais une véritable raison de le faire. Tout a empiré. Les puissants, encore plus riches et forts de leur victoire, font régner la terreur. Le totalitarisme s’est imposé comme unique régime politique. Les faibles, qui pensaient qu’il était impossible d’avoir moins que le peu qu’ils possédaient déjà, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Panem a été divisé en quatre pôles : Nord, Sud, Est et Ouest, rassemblant chacun trois districts. Ces pôles ont été enclavés, séparés les uns des autres par des barrières électriques surveillées chaque jour, toute la journée. La population sensible est surveillée par les Pacificateurs, l’armée du Capitole. Au moindre nouveau débordement, ce sont les districts qui seront enclavés.

Quelques semaines après la fin des Jours sombres, un pacte a été signé. Réunis au palais présidentiel, les représentants de chaque district, aux côtés du nouveau dirigeant de Panem, le Président Erwin, acceptèrent les Hunger Games. Chaque année, un tribut mâle et un tribut femelle seront tirés au sort pour participer à ces jeux. Dans une arène, les tributs de chaque district s’entretueront, jusqu’à ce qu’il n’en reste un.

Une année est passé depuis la promulgation des Hunger Games. Les districts se reconstruisent peu à peu. Un réseau de résistance subsiste. La toute première moisson aura bientôt lieu. Le sort vous sera-t-il favorable ?