N'oublies pas de nous parler de l'enfance de ton personnage, son évolution, les événements qui l'ont marqué, forgé et ont fait de lui la personne qu'il/elle est aujourd'hui.

Les garçons, les filles, les amourettes et toutes ces autres choses si futiles. Ils pensent aux autres, ceux qui n'ont pas le temps, C'est une horreur. Le pire dans tout ça c'est que moi, je ne sais pas si c'est le gars ou la fille qui me fait frissonner dans le dos, ou l'image même que j'aperçois de l'amour.

Voilà, je m'appelle Ashleen Adora Flint et je me déprime.

Petite, j'étais assez confiante avec moi-même. J'étais entourée d'une famille aimante qui ne faisait que s'agrandir, mon grand frère me protégeait et moi je protégeais à mon tour la nouvelle venue dans la famille. Certes, nous n'avons jamais roulé sur l'or mais l'amour nous avait toujours donné ce qu'il nous fallait. Au début ma vie commença très bien, certes très petite, mais déjà très active. J'avais toujours besoin de faire quelque chose, je me demande si même un jour j'ai été sage. Rapidement mes parents comprirent que je ne serais jamais comme les autres qui pouvaient se contenir sans problème lorsque le temps, le moment le leur demandait. Cependant, moi, non, jamais.

Continuons, j'étais en train de vous dire que tout se passer bien dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où ma mère retomba enceinte pour la quatrième et dernière fois de sa vie. Rien de très choquant au départ, mais les temps changent. Et le temps changea rapidement pour une petite fille qui n'était pas prête pour son âge. Gaius trouva notre petite soeur plus attractive que nous autres, les deux A de la famille, et nous délaissa comme si nous n'avions jamais compté à ce point pour lui. C'est à ce moment-là que le destin sépara notre famille en deux. Gauis et Zayah contre Althea et moi. Sans trop savoir pourquoi, ni comment c'était arrivé, la barrière était bien là. Certes, peu tracée, mais le temps jouera sur ça, je vous expliquerais plus tard.

Althea et moi, c'est l'histoire de deux jumelles nait à un an d'écart. Si vous cherchiez l'une vous trouviez rapidement l'autre qui ne devait pas traîner bien loin. Sachant que Zayah était la dernière de notre grande fratrie, nous étions légèrement trop seules pour des petites qui n'étaient pas habituées à ça. Maman nous avait surnommé les deux A. Inséparables, faisant les quatre-cents coups, se confiant l'une à l'autre. Nous étions deux filles qui se cherchions. Aujourd'hui, je n'ai aucun secret pour Althea. Elle me connait aussi bien que je ne me connais et inversement, un regard et on se comprend. Pour embêter nos frères et soeurs, nous disions que « les deux A » était un diminutif pour les deux amours. Un éternel jeu de chat et de souris. Si vous étiez un étranger à la famille, vous n'auriez pas pu comprendre. Nous avions l'air très liés, heureux, ensemble contre le monde. Si quelqu'un osait embêter l'un de nous quatre, les trois autres venaient à l'attaque, il n'y avait aucun problème avec ça.

Bref, vous comprendrez que la vie n'était pas facile par le manque d'argent, la comptéition pour être l'enfant aimé, les chamailles de gamins... Longtemps, j'ai bien cru que tout aller rentrer dans l'ordre, qu'en fait, ce n'était que des bêtises d'enfants. Mais ce n'est qu'en voyant que ma mère privilégié la dernière, que papa l'avait surnommé et que Gaius l'aimait plus que nous, que j'ai compris qu'on ne m'aimerait jamais autant qu'elle. Malgré les bonnes notes que je ramenais de l'école ou encore de l'aide que je pouvais fournir à mes parents. Dès l'âge de mes douze ans, je dus quitter les études pour travailler avec l'un de mes deux parents, le choix fut plus simple que je ne l'aurais cru ; l'usine. Même si elle nous tuait à petit feu, je pouvais enfin être près de ma mère tant adorée. Rapidement, nous furent rejointes par Althea, ce qui me redonnait un peu de couleur dans un paysage bien terne. Et puis, c'était bien plus amusant de trier les bonnes pommes de terre avec elle dans les parages. Elle trouvait toujours des patates avec d'étranges formes !

Je n'aime pas ce métier, j'osais le dire tard le soir au coin du feu, je m'en plains, mais bien moins. Je sais que c'est déjà ça et que le salaire que je reçois permet de me faire vivre, moi et ma famille. Mais, je n'avais pas encore idée de ce qui allait nous tomber sur le coin du nez. Le sort s'acharna sur notre petite famille ; notre père tomba malade et mourra, Gaius nous abandonna toutes les quatre. Et c'est à ce moment-là que je compris, que je me suis « Respire, mais pas trop, tu vas tout faire, pour qu'elles ne tombent jamais. » Et je me répétais cette fin de phrase sans arrêt, « fais tout pour qu'elles ne tombent jamais. » Cette phrase me faisait faire des heures en plus à l'usine, elle me donnait le courage de me lever plus tôt puis de me coucher plus tard pour que le manque d'argent ne pèsent pas sur les bras de ma famille. Déjà que ma mère avait assez d'années à s'occuper de nous, de s'occuper de tout, que je ne pouvais pas la laisser faire tout ça toute seule. Je ne voulais pas que Althea soit privée de voir ses amis le dimanche après-midi lorsque nous avions une petite journée de repos, je ne voulais pas qu'Is ne se casse plus le dos qu'elle ne le devait en labourant les champs.

Me voilà, chef de famille, perdue, je me renfermais sur moi-même. Tellement que je me suis coupée de tout contact avec les amis qu'ils me restaient de l'école. J'éloignais les garçons qui pensaient que je pouvais tomber leur bras par un simple sourire. J'éloignais les filles qui cherchaient une épaule pour pleurer, j'éloignais même les chats à partir d'un moment. Plus personne ne s'approchait de moi, et c'était tant mieux.

Me créant un univers parallèle, je me forgeais petit à petit un monde qui prit part dans mon petit esprit. Il devint rapidement ma seule compagnie. Dans mes pensées, je pouvais sauver ma famille, je pouvais dire non à ce gouvernement, je pouvais dire oui aux candidats de ma main, je m'autorisais à sourire chose qui m'était difficile. Je n'accordais mes sourires qu'à ma petite soeur. Je créais des vêtements à partir de rien, je me plongeais dans des activités créatives plutôt que de pensées à tout ce qui ne tournait pas rond dans ma vie. Je me suis prise une passion peu commune pour les fleurs, pour la nature, pour tout ce que l'homme n'avait pas touché, pour tout ce qui n'avait pas été pollué de mensonges, de tout ce que les autres ne comprennent pas et toutes ces choses qu'ils ne chercheront jamais à comprendre.

Etrange vous dites ? Non, créative, intuitive, verte un peu trop sur les bords. Je ne me considère en rien comme étrange. Je ne suis pas quelque chose qui serait répugnant à la vue, loin de là, je ne vois juste pas ce qui me différencie des autres. Certains pensent que l'amour rallie tout, ma mère pense encore à me marier à un bon petit mari qui me fera lui aussi des enfants, mais non, je ne veux pas. Je ne peux pas. Les hommes, les enfants, ce monde. Non, pourquoi me torturait à ce point. Je ne suis pas prête. Arrêtez toute suite de dire qu'il me regarde d'une façon particulière, c'est faux. Vous mentez.

Si vous voulez réellement savoir, je déteste Zayah, je ne l'aime pas. Elle a tout pour être heureuse et a toujours tout eu, la beauté, l'amour de mes parents et de mon frère. Certes, je ne lui fais pas comprendre directement, maintenant que je dois tenir notre famille en vie. Mais tout de même tout ce qu'elle peut faire m'exaspère le plus au point. Même ses cheveux sont plus beaux que les mieux. Envier sa petite soeur, je vous l'accorde ce n'est pas la meilleure chose à faire. Mais moi je sais qui elle est. Je l'ai déjà vu, même petite, je la dénonçais, mais le bébé chéri à sa maman ne pouvait pas faire des horreurs pareilles. Et ça aussi, ça m'énervait. Petite peste, un jour tu tomberas dans mes filets et tu verras qu'il ne fallait pas se jouer d'une lionne comme moi.
Voilà pourquoi moi, Ashleen Adora Flint, je me déprime.

Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : Les jours sombres sont pour moi comme un mauvais souvenir qu'il faut se remémorait. A l'école, il nous l'apprenne, ils nous disent pourquoi, comment, avec qui, contre qui, tout ça, version capitole. J'aimerais bien dire « c'est bien beau tout ça » mais leurs vies n'étaient pas comme ça. Avant, ce n'était pas comme ils le disent dans les livres. J'ai supprimé ses mauvais souvenirs de ma mémoire et pour cause, je ne veux plus en entendre parler. Je ne veux pas oublier les grands passages de notre histoire, mais je veux juste ne pas penser aux morts, au district frère que nous avons perdu, aux familles des victimes, aux mères laissées sans enfants, aux enfants devenus orphelins et à toute cette tristesse qui a vécu dans nos vies. Je n'ai plus envie de pleurer pour ça.

Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole:  Panem pense que les districts sont calmes, sereins à présent que les lois sont mises en places, que les jeux de la faim vont bientôt ouvrir leurs portes. Mais j'entends encore parfois, des gens aux coins des rues, parlant de choses dont ils ne devraient pas parler. De leur ressentiment vis-à-vis de ce monde, de notre pseudo société et tout ce qu'il s'y passe. Parfois j'ai peur lorsque je vois des petits clans après nos longues heures de travail à l'usine et que les gens se mettent à parler tout bas. Ils ont encore des sentiments forts à l'encontre du Capitole, si ça ne tenait qu'à ceux que je cotoie, Panem serait aux mains des résistants. Cependant, ils ne feront rien, je le sais et le sens. Ils ne feront rien, car nous avons encore trop à perdre, nous avons encore nos familles, alors nous les chérissons, heureusement...

Ce que je pense des Hunger Games: Je ne sais pas ce que cela va donner. Je ne m'attends à rien, qu'à des horreurs. Nous devons offrir nos enfants, nos frères, nos soeurs ou encore nous-même pour un pays qui nous hait, un capitole qui nous déteste et qui a bien eu peur. J'ai bien peur que nous courrions à notre perte avec ce qu'ils veulent nous infliger. Mais si je dois aller aux Hunger Games, je reviendrais, je n'en ai aucun doute. Si je pars, qui restera là à protéger ma famille? Un capitole qui se remet encore d'une résistance. A quelque chose près, nous autres, membres des districts aurions pu être chefs de nos vies, capitaines de nos âmes. Mais nous voilà vendu à un jeu sans merci, infâme et par-dessus tout, inhumain.