Tout est chaos, désordre et confusion. L'anarchie totale, la vue brouillée, la respiration haletante, le cœur battant. Des cris se font entendre, on ressent dans la petite pièce sombre, toute la souffrance qui s'en émane. Un dernier soupir s'échappe et puis tout s'arrête, les bruits de fond s'estompent, la douleur s'efface et tout disparait. Il n'y a plus un seul son, le silence s'installe, le silence prend place, le silence domine. Pourtant, on devrait entendre un cri, des pleurs d'enfant, tes pleurs. Mais rien, aucun bruit, juste du silence, long, pesant et tuant. Personne ne bouge, ton père retient presque sa respiration, ta mère essaye de récupérer ses forces. Tu as beau être la dernière de cette famille, leur quatrième enfant, tu aurais pu la tuer si elle n'avait pas été si forte. Les médecins du district s'affairent autour de toi, tentant de te donner la vie, de te faire avoir ton premier cri te permettant d'aspirer l'air nécessaire pour tes poumons. Au bout de quelques secondes, tu fini par laisser l'air pénétrer tes poumons, brûler l'intérieur et allumer l'étincelle. Tu es donc née ce jour-là, à ce moment précis, quand les médecins ont tout fait pour te faire vivre. Toi, Zayah Isobel Flint, tu es née ce fameux soir glacial de décembre, le vingt-quatre pour être exact.

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extrait du journal intime d'Is.
Un. L'ombre du passé, le silence du chaos, la défaillance de la peur. Deux. Un chant au loin, une odeur familière qui chatouille les narines, une douceur infinie par le soir qui berce. Trois. Plus rien, juste un désastre, une vie sans âme, une âme sans vie. Un vide, total, complet, pire qu'un trou noir. Y a plus rien, plus qu'une coquille vide. C'est comme une illusion désillusionnée, une silhouette qui apparait au loin et disparait quand on s'en rapproche. Rien, plus rien. Juste du vide, un vide sans fond, un vide qui ne peut être comblé. Un vide. Quatre. La liberté, le vent qui s'engouffre dans les cheveux, le vent symbole de liberté. Cinq. L'enfermement, la souffrance, la douleur, âme en peine, âme sans veines. Six. Vingt ans, la peine qui ronge, la vie qui bouffe, l'amertume qui détruit. Vingt ans et plus rien, juste un putain d'immense vide...

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FLASHBACK
T'as ton sourire scotché à tes lèvres, ton parfum qui embrume l'air, tes pupilles qui attirent les regards. T'es belle, t'es attirante, t'es sereine. Rien ne t'atteint, rien ne te fais souffrir, t'es heureuse et ça, c'est le genre de bonheur que personne ne peut gâcher. Et la raison c'est lui. La raison de ton sourire, la raison de ton bonheur. Lui qui est auprès de toi, qu'importe ce qu'il arrive, lui que tu aimes quoi qu'il en coûte. T'es jeune, probablement perdue, mais tu t'en moques, tu l'aimes et c'est tout ce qui compte. T'as dix-sept, lui un an de plus, vous vous aimez et c'est tout ce qui compte. T'es sure que c'est lui, que c'est le bon et tu sais pas pourquoi, mais t'as envie d'en être persuadée. Y a rien qui t'arrêtes, t'es comme propulsée par une force inconnue. Celle de l'amour ? Peut-être... En même temps, il faut avouer que c'est ton premier amour, celui qui est censé durer, celui qui fait qu'on est aveugle de tout ce qui se trouve autour, la seule chose qu'on voit c'est la personne qui a su capturer notre cœur. Sous ses doigts, il bat vite ton cœur, trop vite parfois même. Puis tu t'évades, tu cherches plus à comprendre ce qui t'entoure, tu te laisses avoir par cet amour invincible. C'est tellement beau de pouvoir se laisser aller sans avoir peur de tomber. Du moins, c'est la parfaite illusion que tu laisses vivre jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que cendre qui s'envole au vent.
FIN FLASHBACK

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extrait du journal intime d'Is.
Sept. Il est parti, deux ans et demi passé à ses côtés et tout disparait, tout s'efface. Comme si rien n'avait jamais existé entre nous. Huit. Le vide qui ne cesse de grandir dans l'âme. Neuf. L'envie de fuir, l'envie de partir loin d'ici, loin de tout, loin de lui, loin de l'amour... Illusions désillusionnées. Mensonges pervertis. Battu. Abattu. Je suis morte ce soir. Dix. Un dernier soupir, un dernier souffle dans la nuit. Plus rien. Plus qu'une ombre, l'ombre de moi-même. Onze. Reviendras-tu, toi mon aimé. Toi celui que j'efface désormais de ma vie. Douze. Barré, griffonné, déchiré. Ton nom encré à mon corps, à mon âme. Banni, tu seras de ma vie pour m'avoir abandonné. Treize. Délaissée, laissée pour morte. Abandonnée dans les larmes, dans la souffrance. Les pleurs qui s'échappent de mon être, mon âme pleure ton départ ce soir. Quatorze. Je ne finirais pas cette vie, pas sans toi, pas sans nous. Quinze. Oh je te hais mon amour de m'avoir autant fait de mal. Disparait, à jamais. Je t'aimais, je ne t'aime plus, je ne t'aimerais jamais plus...




Sans même réfléchir, tu te laisses avoir dans leurs filets. Au fond, ils pensent te manipuler, mais c'est faux, c'est toi qui les tient entre tes griffes de tigresse. Tu les laisses alors croire qu'ils sont surpuissants, qu'ils te surpassent, ils sont pitoyables dans leur supériorité. Mais toi tu l'es encore plus, et tu sais pourquoi ? Parce que depuis qu'il t'a laissé, t'es devenue l'ombre de toi-même. Tu laisses un nouveau homme s'allonger à tes côtés chaque nuit qui passe, chaque nuit, tu les laisses prendre possession de ton être, de ton âme et tu t'en moques. Tu te délectes des soupirs qui leur font croire que tu prends du plaisir. Quelle connerie ! Toi celui que tu veux, c'est celui que tu avais par le passé, mais tu le déteste tellement. Tu sais plus comment t'y prendre, tu sais plus sur quel pied danser. T'es perdue, pire que paumée. T'es limite dans un autre monde. Au final y a tout qui tourne autour de toi, ta tête cogne, tu comprends pas ce qui t’arrive, t'as l'impression que tout s'écroule. Le vide s'estompe, tu t'écroules, tu sais pas ce qui se passe, tout est flou. T'as la sensation de perdre la tête, que t'es dans un monde parallèle. T'es plus toi-même, t'es clairement foutue. Mais tu t'en moques, parce que plus rien compte depuis que t'es devenue un fantôme. Certain te nomme, la traînée du quartier, parfois même du district. Et tu fais rien pour y remédier, tu fais rien pour effacer cette chaine qui s'enroule autour de ta gorge. Pauvre folle. Tu finiras par mourir de tes conneries. Puis comme si tous tes problèmes ne suffisaient pas, voilà que les premiers Hunger Games vont être lancés. Tu sais que tu es dans la liste, tu sais que ton nom est dans l'urne, tu sais qu'à tout moment tu peux être piochée. Au pire, ça ne te ferais rien si tu venais à te retrouver dans une arène, à devoir tuer des gens pour survivre. De toute manière, depuis trois ans désormais, tu ne vis plus. Non, tu n'essayes plus de vivre. La seule chose que tu tente amèrement, aveuglement, sourdement de faire, c'est de... Survivre.

Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : La révolte des Jours Sombres, c'est ce qui a mené au chaos, à la peur qui influence le district neuf, mon district. Cette peur qui ronge, qui détruit, qui étouffe, cette peur qui ne cesse de nous tenir à la gorge. Cette révolte a peut-être servi un tant soit peu à quelque chose, mais pour moi, cette révolte a causée la perte d'un tas de trucs. Déjà la perte d'un millier de gens qui n'avaient strictement rien demandés, la perte d'un district, le treizième. On a perdu notre liberté à cause des Hunger Games. Cette révolte a plus était destructrice que bénéfique. Si j'avais le pouvoir de remonter dans le temps, je ferais tout pour que la rébellion n'est pas lieu. Ou sinon, je tenterais de faire en sorte que la rébellion gagne. Je ne cache pas le fait que je veux me défaire du Capitole, de Panem, de toutes ses lois qui nous bouffent. Je veux mon indépendance, ma liberté, mais je ne veux pas voir la mort dans mon district, je ne veux pas voir l'extension de ma vie comme celle du district treize...

Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole: Panem et le Capitole, des conneries. J'aurais aimé vivre dans un monde où ils n'existent pas, où la liberté n'a aucune limite comme maintenant. J'aimerais que ces choses disparaissent, s'envolent et ne fassent plus partie de ma vie, de la vie des districts et de leurs habitants. Je voudrais que tout change, que la tendance soit inversée pour qu'ils comprennent quel malheur s'abat sur nous tous. La pauvreté, la dure labeur du travail quotidien, tout ce qui détruit nos familles, nos vies. Ils n'arrivent pas à voir que la misère nous gagne et que c'est ça qui produit les rébellions. Ils sont aveugles et ne pensent qu'à leur petite personne...

Ce que je pense des Hunger Games: Puisses le sort nous être favorable ? Quelle connerie ! Ils veulent juste du spectacle pour leurs beaux yeux, de quoi faire monter l'adrénaline dans leurs veines parce qu'ils n'en ont jamais assez. A chaque nouveau tirage, je prie pour ne pas être piochée, chaque fois j'y échappe, mais je sais que la prochaine fois peut être la bonne -ou dans ce cas là, la mauvaise- et j'ai peur. Peur de me retrouver dans l'arène, peur de devoir combattre, même si tuer ne me posera pas de problème tant que c'est pour sauver ma propre vie. Mais j'ai surtout peur de mourir, peur de devoir y laisser mon âme, ma vie et quand bien même j'en ressortirais vivante, je suis sure que je ne serais plus la même. Alors mon avis sur les Hunger Games, c'est qu'ils devraient disparaître, tout comme Panem et le Capitole...