« J’avais l’habitude de vous entendre dire que même si j’étais le seul garçon de la famille, je n’en perdais pas mon importance. Aujourd’hui, je vais devenir adulte pour tenter de sauver ce qu’il reste des Galloway mais je voulais vous remercier pour ce que vous m’avez appris. Merci Papa, merci Maman. Je vous aime. » Les yeux embués, vitreux et rouges de Fox ne trahissaient pas le quart de la douleur qu’il éprouvait. Son corps entier souffrait d’une douleur que personne d’autre que ses petites sœurs pouvaient comprendre –et encore. Il n’avait pas envie de parler plus, les convives auraient bien la délicatesse de ne pas réclamer plus de mot de sa part. En bref, Fox ne se remettrait jamais de la mort de ses parents, mais les actes héroïques de ces derniers offrent une bouffée de chaleur au fond de l’estomac du jeune garçon de vingt-deux ans. La main sur la poussette, berçant la petite dernière pour la calmer, il regardait Elsa et Anna, leur tête blonde qui se baladait entre les jambes du peuple du District neuf. Elles n’étaient âgées que de neuf ans, mais elles étaient conscientes de ce qu’il se passait et prenaient sur elles pour faire bonne figure. Une maturité si jeune, ça réchauffait le cœur de Fox. Les personnes lui présentaient leurs condoléances, réellement touché par la situation familiale qui s’abat sur l’aîné de la famille, prenant en charge des enfants en pleine croissance mais il se sentait assez fort pour la tâche. Il était tellement fier de ses parents qu’il se sentait revivre à chaque instant. Il n’avait pas envie de s’apitoyer sur son sort mais il avait le devoir d’aider sa famille à survivre malgré le peu de moyen.

Il était vrai que la vie n’était pas facile quand on élevait trois gamines, tout seul, du haut de ses vingt-trois ans. Il aurait aimé que le peuple de Panem NORD l’aide à traverser cette épreuve avec un peu plus de soutien, mais il se retrouvait seul dans cette merde noire, malgré l’amour qu’il portait à ses sœurs. Il n’abandonnerait pas et ne flancherait pas. Personne pour l’épauler, il fallait se faire violence. Reprenant l’ancien boulot de son paternel, être moissonneur n’était pas ce qu’il aurait désiré poursuivre comme étude. Tant pis pour l’avenir pourri, il avait d’autres chats à fouetter. Le plus dur dans tout ça, c’était d’avoir découvert l’autisme de la petite dernière, celle de quelques mois, celle qui ne pouvait même pas encore parler ni même marcher à cause de son handicap qui était devenu évident. Il n’avait pas prévu ces frais en plus dans le budget serré qui s’imposait à lui, et il était désespéré à l’idée de ne pas subvenir aux soins de la gamine qui ne cessait de geindre dans son berceau et qui n’avait pas encore la capacité d’apprendre convenablement, et à son degré de pathologie. C’est pourquoi il entreprit d’étudier les cours qu’on dispense aux élèves vétérinaires, soit le métier qu’il aurait rêvé d’être et il se mit à procurer des soins à bas coût aux animaux que les villageois ne pouvaient pas soigner eux-mêmes. Un bon moyen d’arrondir ses fins de mois mais aussi de se socialiser à la population alentour qui n’avait jamais pu l’aider. Il savait quoi faire pour escroquer la personne, rendant l’animal en bonne santé ponctuellement mais sur le long terme, en empirant le cas. De ce fait, le propriétaire de l’animal revenait, dépensait et Fox gagnait. Une mince revanche contre ce qu’il aurait pu obtenir s’il avait eu les bons moyens.

Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : Je suis fier de pouvoir dire que mes parents ont participé à cette rébellion et qu'ils se sont battus vaillamment pour défendre leurs idéaux. Je suis d'autant plus en colère que je les ai perdu , laissant trois orphelines derrière eux et un fils pour gérer les Galloway. Les Jours Sombres ne sont pas sans conséquences et sans jouer les superhéros, je ferais tout pour faire sortir le pays de cette pseudo-crise ridicule que le Capitole nous offre avec une cuiller en argent planté dans l'oeil.
Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole: Le Capitole n'est qu'un ramassis de connerie. Il veut juste contrôler le monde à travers un régime totalitaire et en possédant les droits de véto qu'il ne devrait pas lui être offert. La tristesse de ce pays n'est autre que par les séparations qui se sont formés. Aucune culture ne peut traverser les différents districts, et c'est triste, car le pays perd de sa valeur. Du haut de mes vingt-trois ans, je ne peux pas faire grand chose et je préfère me plier aux règles pour ne pas mettre en danger mes soeurs mais je trouve ça dommage qu'on en soit arrivé là.
Ce que je pense des Hunger Games: Malgré mon point de vue concernant le Capitole, je pense que les Hunger Games est un moyen de discipliner la population. Peut-être est-ce trop violent, voire radical mais au moins, les jeux peuvent faire leur effet. Je n'espère juste pas être tiré au sort, sinon je laisse mes soeurs derrière moi, mais pour les jeunes gens des premiers districts qui pensent être supérieur, c'est radicalement excusable comme moyen de sanction pour le manque de respect et de tolérance envers les autres districts.