« Naaaaaaooon ! » Hurla-t-elle alors même que deux Pacificateurs la retenaient. Pourtant Lyndon mettait toutes ses forces pour se dégager de leur emprise, pour courir après ceux qui emmenaient son mari après l’avoir sauvagement tabassé.  Ils dinaient pourtant tranquillement en tête à tête dans leur petite maison, ils rigolaient et parlaient de l’avenir quand la porte avait volée en éclat. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ils s’étaient jetés sur eux pour se saisir de Thorne, fracassant leur vaisselle par terre et commençant à le rouer de coup. Elle avait voulu intervenir, s’interposer mais ils l’avaient alors attrapée et retenue, la forçant à regarder son époux sur qui pleuvaient les coups. Les larmes affluèrent dans ses yeux, ruisselant le long de ses joues. Une voix lointaine récitait les délits commis alors qu’elle continuait de pleurer en les suppliant d’arrêter. Toutefois plus elle sanglotait et plus il se démenait pour leur faire face, leur tenir tête, fier comme il l’était, et plus ils frappaient fort. Finalement il perdit connaissance sans que JJ puisse voir comment, elle crut que son cœur allait s’arrêter quand soudain il s’écroula au sol. Ils l’empoignèrent par les dessous de bras pour le trainer tel un mécréant, en vain elle tenta d'appeler son nom, mais les deux hommes la repoussèrent en arrière pour partir avec le reste de la troupe et l’enfermèrent dans sa propre maison, où elle resta jusqu’à avoir épuisé toutes ses larmes.

«…Yndon,…eux…u…hé. » Un claquement. Elle sursauta et regarda la personne face à elle. « Quoi ? » Interrogea-t-elle. « J’ai dit : est-ce que tu veux du thé ? » L’enseignante hocha la tête et comme si elle avait peur d’être encore dans un rêve regarda alentours. Elle se trouvait à l’école dans laquelle elle enseignait, précisément dans la salle où se retrouvaient toutes les maitresses à la fin de la journée. Avant que Thorne ne soit emprisonné, elle n’était pas du genre à rester là avec les autres filles, mais maintenant... Elle ne savait même pas ce qu’il était advenu de lui, enfermé quelque part au Capitole, dans quel état ? Elle soupira en portant la tasse à ses lèvres. Évidemment elle avait toujours sût qu’il appartenait au réseau de résistance, elle-même avait fini par mettre le doigt dans l’engrenage, un minimum pour le soutenir, pour soutenir tous ceux qui en avaient besoin. Jusqu’à ce soir fatidique. Ils étaient pourtant si heureux tous les deux. JJ avait grandi à l’orphelinat, c’était pour cela qu’elle avait choisi de s’occuper des enfants, parce que personne ne méritait de grandir sans le regard attentionné d’un adulte. Pour autant elle n’avait pas eu une enfance malheureuse, ses souvenirs étaient joyeux de cette époque. A 20 ans elle avait rencontré celui qui allait devenir l’homme de sa vie, Thorne Roseheart, le coup de foudre, le vrai, comme dans les romans d’amour. Ce soir-là, ils parlaient de fonder leur propre famille, une fois que la résistance aurait pris le pouvoir…

Lyndon secoua la tête et chassa la vague de tristesse qui menaçait de l’envahir. Elle devait rester forte, pour son mari, pour ses élèves, pour les apparences. Car même si la blonde ne pouvait pas le voir, elle savait qu’on la surveillait, elle faisait partie de ces gens qui n’avaient plus rien à perdre. Pas de parent, plus d’époux, n’ayant jamais fait de vague de toute sa vie. Et ils avaient raison, oui ils avaient raison de la garder à  l’œil, car à la moindre occasion, elle ira retrouver Thorne, elle le délivrerait, elle ferait tout pour, qu’importe le danger. Elle devait rester en vie pour aller le sauver. Une fois son thé terminé, elle salua chaleureusement ses collègues, elle ne laissait à personne l’espoir de déceler son chagrin, de la voir ployer sous l’émotion, c’était hors de question. Elle devait se dépêcher avant d’être en retard pour son diner. Un de ses amis, ou plutôt un membre du réseau de son mari. La tête haute, le regard confiant, elle sorti de l’école et regagna sa maison, elle ferait ce qu’il fallait mais le Gouvernement ne pourrait pas la séparer bien longtemps de son époux, non, elle se battrait jusqu’au bout pour le retrouver.

Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : Il ne faut pas s’en étonner, à force de tirer sur la corde, elle se casse. Le Capitole a abusé de sa position, des gens et de leur faiblesse, et comme n’importe quel peuple oppressé les districts ont fini par se soulever. Je suis partisane et malgré ce qu’il s’est passé au district 13, malgré les barrières et le reste, je pense qu’il ne faut pas abandonner la lutte.
Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole: Nous vivons dans une époque honteuse où la liberté n’est qu’une illusion. Panem est une utopie, sur le papier c’est très joli et lors de son apogée oui cela devait être magnifique, mais désormais c’est comme une cage dorée, tout va bien s’il on ne regarde pas trop en profondeur. Ce serait comme une femme sublime qui est une réalité un monstre sous une tonne de maquillage. Quant au Capitole, ce n’est qu’un ramassis d’hypocrites qui se pavanent dans l’opulence quand d’autres n’ont même pas de quoi manger. Ils cultivent l’injustice et cela me dégoute.
Ce que je pense des Hunger Games: C’est une abomination, une manœuvre de tyran pour imposer la terreur, malheureusement j’ai bien peur que cela fonctionne. Je trouve ça triste que le sort puisse s’acharner sur n’importe qui, briser une famille au hasard, pour l’amusement du Capitole, pour le bon plaisir des privilégiés, alors que les gens comme nous sut sang et eau pour vivre un jour de plus.