« Respire Rory. » Assis par terre, les jambes repliées contre mon petit corps tremblant, je relève la tête et croise le regard bienveillant de Maxan. Il est assis à mes côtés et ignore le sol froid et humide de la forêt qui trempe et tache son pantalon, sa petite main frotte doucement mon dos. Si maman nous voyais ainsi, les pantalons maculés de terre, elle nous gronderait. Seulement, maman n'est plus. Un nouveau sanglot m'agite alors que je tente de ravaler les larmes qui me vrillent les joues. « Calme-toi, Rory, je suis là, je suis là. » La voix de Maxan m'apaise. C'est toujours lui qui vient me voir lorsque la panique m'envahit au milieu de la nuit ou que le visage de maman resurgit dans d'affreux cauchemars. Doucement, alors que je reprends petit à petit le contrôle de mon corps et que la panique se dissipe, je glisse ma petite main potelée dans celle de mon frère. Et à cet instant je sais qu'ensemble, nous arriverons à tout surmonter.


Du mouvement sur ma gauche. Instinctivement j'ouvre les yeux et aperçois la silhouette de Maxan qui, faiblement éclairée par les rayons de lune argenté qui filtrent à travers les fentes des planches de pins qui forment notre maisonnette, s'agite. Je me relève sur un coude et frotte mes paupières encore lourdes de sommeil de ma main libre. « Tu vas où ? » Ma voix n'est qu'un chuchotis rauque, je ne souhaite pas particulièrement réveiller Cléo, qui dort dans la pièce d'à côté. Maxan se retourne lentement et son regard croise le mien. Lorsque nous étions petits, les habitants des districts nous prenaient constamment pour des jumeaux et alors qu'il se tient là, face à moi, dans cet halo argenté, la ressemblance entre lui et moi n'a jamais été aussi frappante. Ce n'est pourtant pas ça qui retient mon attention. Son regard, ses poings serrés, le sac sur son épaule. Ma gorge se serre. Maxan s'enfuit. « Rendors-toi Ronan, s'il te plaît. » Petit il m'appelait Rory, c'est d'ailleurs lui qui avait inventé ce surnom et depuis la mort de papa, il ne s'adressait à moi qu'avec des paroles formelles et pleines d'autorités, comme si les deux ans qui nous séparaient faisaient de moi un bambin, un imbécile. Refusant de l'écouter, je me lève et scrute son visage. Ses traits sont usés, rongés par le temps et les épreuves que la vie nous a fait endurer. Ce n'est que maintenant que je me rends compte à quel point Maxan a changé. Je ne connais plus cet homme qui me fait face, il n'est plus mon frère. C'est un inconnu qui me fait face. Ma gorge se serre un peu plus, je peine à respirer. Je me force pourtant. Je sais où Maxan va et qu'importe le fossé qui nous sépare désormais, je ne le laisserai jamais y aller seul. « Tu vas dans le six c'est ça ? » Il m'offre son silence en guise de réponse. Et soudain tout devient clair. Je m'étais trompé, sur toute la ligne. Maxan ne s'était pas transformé en un frère sur protecteur et autoritaire, Maxan souhaitait bâtir un meilleur futur pour Cléo et moi, prendre part à la révolte. « Je viens avec toi. » Sans attendre sa réaction j'entreprends de faire mon sac. Moi aussi je veux me battre, je veux me battre pour notre futur aux côtés de mon frère. Je rassemble le peu d'habits et d'effets personnels que je possède et fourre le tout dans un sac le plus silencieusement possible. « Ronan. » Quelques T-shirt, la hache que papa m'avait offerte à mes six ans, bottes, tout y passe. « Ronan. » L'unique livre que nous possédons, un souvenir de notre mère. « Tu restes ici. » Ces trois mois me font me stopper brusquement. Lentement, je relève les yeux et croise le regard de Maxan. Il s'avance et pose sa main sur mon épaule. Je me dérobe et recule d'un pas. Un long soupire s'échappe de ses lèvres « Tu dois rester ici avec Cléo, au cas où les choses tourneraient mal, tu comprends ? » Non je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il s'entête toujours à me repousser, à m'éloigner de lui. J'hoche pourtant la tête de haut en bas, car je sais que ce n'est pas le moment de discuter les ordres. « Bien. On se revoit bientôt alors, veilles sur Cléo et comporte-toi comme un homme. Elle a besoin de toi. » Il se gratte la nuque avant de me prendre furtivement dans ses bras. L'étreinte est maladroite et ne dure qu'un bref instant. Je reste figé sur place et le regarde partir en ignorant que c'est la dernière fois que je le vois.


Petit, Ronan était un garçon souriant, vivant et doux. Quiconque croisait son chemin ne pouvait être qu'attendrit par ses jolies boucles brunes, ses fossettes et son rire cristallin. ∆ Après la mort de sa mère, Ronan qui était un garçon très émotif eut de nombreuses crises de paniques. Il lui fallut une année entière pour réussir à se contrôler et à faire le deuil. ∆ Son enfance fut,malgré tout, joyeuse. ∆ Il commença à manier une hache à partir de ses six ans. A treize ans il savait parfaitement manier l'outil. ∆ Lorsque son père mourut, c'est son grand frère Maxan qui reprit les rênes. C'est à ce moment que la relation entre les deux frères se dégrada. ∆ Durant son enfance et son adolesence, il a beaucoup voyagé dans les autres districts avec son père pour son travail. ∆ Personne ne sait que Ronan voulu accompagner son frère dans le district six pour prendre par au soulèvement. Le jeune homme n'en a jamais parlé et ne parle d'ailleurs que rarement de ses opinons politiques. ∆ Solitaire et peu bavard, Ronan donne l'impression d'être totalement désintéressé de tout et de ne penser qu'au travail. Il n'en est rien, au fond, le jeune homme pense à rejoindre les rebelles, si rebelles il y a. ∆ Il lui est déjà arrivé de voler de la nourriture pour nourrir sa famille. ∆Ayant perdu trop de personnes chères à son coeur, le jeune homme ne s'ouvre que très difficilement. ∆ Il est pourtant d'une incroyable tendresse lorsqu'il se sent à l'aise et en confiance. ∆ S'il restaure les meubles pour les familles les plus aisées des districts et du capitole, il arrive qu'il participe à la construction d'une maison ou à la coupe du bois de temps à autres. ∆ Si Ronan est de nature plutôt calme, il arrive parfois qu'il perde les pédale et devienne même très violent. ∆ Il n'arrive tout simplement pas à dire ce qu'il ressent ou pense aux gens ce qui pourrait finir par le faire exploser.

Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : Cette révolte aurait dû leur offrir une meilleure vie. Cette révolte aurait dû montrer au Capitol qu'il n'avait pas les pleins pouvoirs et que les districts n'étaient pas à leur merci. Même si le jeune homme à un avis bien tranché sur la question, il se garde bien de le partager avec les autres. Difficile à savoir ce que le jeune homme pense, puisqu'il n'exprime jamais clairement le fond de sa pensée. Et pourtant, chaque jour, l'irrésistible envie de reprendre les armes et la lutte embrase le coeur du jeune homme. Les Jours Sombres représentaient leur dernier espoir, en échouant, ils ont tout perdu. 
Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole: Ce gouvernement, il l'a en horreur. Chaque jour, la rancoeur et la haine grandit en lui. Insensible, le Capitole regarde les populations des districts mourir de faim pour un ainsi vivre dans le plus grand luxe possible si bien que Ronan ne souhaite que sa destruction. Il ne fait pourtant rien, se bornant à garder son envie de rébellion pour lui et travaille en silence. Seul, il le sait, il ne peut rien faire.
Ce que je pense des Hunger Games: Les Hunger Games. Il suffit de prononcer ce mot pour que tous ses muscles se crispent et que son coeur se mette à battre à un rythme effréné. Ronan à peur et attends les Hunger Games avec appréhension. Sa plus grande crainte n'est pas de se faire moissonner, non, c'est de voir sa petite soeur partir sans qu'il ne puisse rien y faire.