Située sur une colline, l’école est très petite. Elle ne contient qu’une dizaine d’enseignants en raison du peu d’élèves qui y viennent. Néanmoins, un espace vert est délimité où les enfants jouent et se changent les idées après avoir reçu des cours basés essentiellement sur la couture, sur le ramassage du coton ou sur la tonte des moutons afin de récupérer leur laine. C’est un endroit par lequel tous passent, ou presque. Cependant, l’école n’est pas gratuite et, bien que peu chère, certains n’ont pas assez de moyens pour permettre à leurs progénitures d’y venir. Mais les enfants sont heureux d’y être et se plaisent à tisser des liens entre eux.

Si le bâtiment est quelque peu délavé par les années et un peu brinquebalant, l’on y vient pour tout ce qui a attrait à l’administratif. Les mariages se déroulent dans une grande salle prévue à cet effet, sans beaucoup de fioritures, où le Maire vient dire quelques mots avant que les futurs époux ne s’échangent les alliances et un baiser afin de sceller l’union. Il y a bien entendu une secrétaire, et les habitants peuvent essayer d’aller demander la construction d’une nouvelle usine, d’une nouvelle école ou ce qu’ils veulent. Néanmoins, avec le peu de moyens du district, il est rare qu’un nouveau bâtiment soit construit.

Si le nom est assez mignonnet, la fonction de ce lieu est bien loin d’être agréable. Les corps décharnés, évidés et sans une once de vie sont déposés mollement les uns sur les autres. C’est la décharge humaine. C’est là où l’on met les morts, afin qu’ils ne traînent pas dans les rues et choquent les enfants de leur laideur et de leur odeur nauséabonde. Seuls les plus riches peuvent demander la construction d’une sépulture ou d’une tombe pour y mettre la famille ou les amis.