Seul dans son bureau, Kayle ne cessait de faire les cents pas. De nombreux morceaux de papiers froissés jonchés le sol luxuriant de ce bureau à la fois sobre et richement décoré. Le simple coupe papier en or massif présent sur son bureau aurait pu, à lui seul, nourrir plusieurs districts et ce pendant plusieurs semaines. Le luxe et la décadence… Deux mots qui définissaient à merveille le capitole et sa folie des grandeurs. Elevé avec une cuillère en or dans la bouche, Kayle ne faisait même plus attention à la beauté des lieux qui l’entouraient. Habitué au luxe depuis sa plus tendre enfance, il n’était plus en mesure de réaliser la chance qu’il avait. A ses yeux tout semblait acquis et l’idée même de perdre tout ce qu’il possédait ne lui avait jamais traversé l’esprit.

« Monsieur Briar, la journaliste viens d’arriver et vous attend dans le petit salon. » L’homme s’arrêta net avant de se tourner en direction de sa jeune assistante. Cette dernière sembla remarquer le désordre et regarda les morceaux de papiers d’un œil intrigué. Kayle ignora les questions que semblait se poser la jeune femme et alla s’asseoir à son bureau. « Très bien. Dites lui que je suis en rendez vous et que je la recevrai dès que j’aurai terminé. » S’enfonçant dans son fauteuil, il entendit la porte de son bureau se refermé.

Habitué depuis toujours à côtoyer les médias, Kayle n’était pas du genre à se montrer hésitant avant une interview ou une conférence de presse. Bien au contraire, prendre la parole en public faisait partie des choses qu’il maîtrisait le mieux, surtout quand il s’agissait de politique. Il était un orateur talentueux qui avait appris à maîtriser son trac depuis déjà longtemps… Et pourtant, pour la première fois depuis longtemps, il redoutait quelque peu le rendez vous qui l’attendait.

Un petit bout de femme, dont la réputation n’était plus à faire, s’était déplacé pour interviewer le Secrétaire à la Défense. Comme convenu avant chaque conférence ou interview, la journaliste avait au préalable envoyé par écrit l’ensemble des questions qu’elle aborderait durant leur rendez-vous. Etonnement, elle avait choisi pour sujet principale, non pas l’homme politique qu’était Kayle, mais l’homme qu’il redevenait chaque soir en quittant ses fonctions. Un aspect beaucoup plus personnel, mais qui aux yeux de ses conseillers, ne pouvait être qu’un plus pour Kayle.

C’est donc sans grand enthousiasme qu’il avait accepté cette rencontre. Il était temps que l’enfant prodige se révèle un peu plus selon ses conseillés. Décidé à jouer le jeu, Kayle s’était donc préparé à cette rencontre. Il savait quel point aborder, et comment le faire. De même qu’il avait calculé comment éviter les sujets qui fâches sans en donner l’impression.

Pris dans le fil de ses pensées, Kayle déplia l’un des nombreux morceaux de papiers froissés l’entourant. A l’intérieur était griffonné trois prénoms. Celui de sa mère, celui de sa fiancée, et celui de sa sœur. Trois sujets qu’il allait devoir aborder avec prudence…

L’ensemble de Panem était au courant de l’histoire concernant sa mère. Personne n’ignorait qu’il avait participé à sa condamnation. Vengeance personnelle ou bien simple accomplissement de son devoir ? Le jeune homme avait entendu tant de versions différentes à ce sujet là… Finalement, peut être que cette rencontre allait être l’occasion de mettre définitivement les choses à plats. Panem devait savoir qu’il n’avait fait que mettre ses sentiments de côté pour accomplir pleinement son rôle de Secrétaire à la Défense. Participer à la condamnation de sa mère n’avait en rien était un moment de plaisir, mais elle s’était rebellée et devait à présent payer le prix de ses actes. Kayle n’avait fait que son devoir…

Le second aspect de sa vie devenu public n’était autre que son histoire avec sa fiancée. Une rumeur avait circulé selon laquelle la jeune femme ne se gêné pas pour lui être infidèle. Kayle avait en effet découvert que sa chère et tendre ne se contentait pas uniquement de lui… Au bord de la rupture, le jeune couple était parvenu à surmonter cet obstacle sans que leur problème ne deviennent publics, si ce n’est que quelques rumeurs courant par ci, par là…

Pour finir, Kayle savait qu’on lui parlerait de sa jeune sœur. En pleine ascension médiatique, elle était depuis toujours la chouchou de tout Panem. Aimée de tous, elle restait néanmoins un sujet sensible aux yeux du Secrétaire à la Défense. Ses rapport avec sa sœur étaient devenus pour le moins conflictuels… Il ne cessait de prendre ses distances avec elle, et ce pour leur bien à tous les deux. Kayle l’aimait profondément, mais n’était pas en mesure de lui apporter l’amour qu’elle attendait de lui… Après la trahison d’une mère, il ne tenait pas à ce que l’amour incestueux de sa sœur devienne le prochain sujet de conversation.

Froissant le bout de papier avant de le jeter au loin, Kayle se leva et quitta son bureau d’un pas décidé. S’armant de son sourire le plus sérieux et le plus charmant, il pénétra dans le petit salon ou une jeune femme l’attendait. A son regard, il su directement qu’il ne la laissait pas indifférente. Avec un peu de chance, il pourrait se servir de cet atout pour faire tourner cette rencontre à son avantage….  « Pardonnez moi pour ce retard, on m’a pourtant toujours dis qu’il était parfaitement incorrecte de faire patienter une si jolie femme. » Le gloussement de la journaliste vint confirmer ses impressions.  Habillé de son plus beau sourire, il était prêt.


Ce que je pense de la révolte des Jours Sombres : Je n’aime pas évoquer cette période même si certaines personnes me voient en héro et admirent la façon dont j’ai géré les évènements. On a tous beaucoup perdu et j’ai du faire face à des situations qui ont exigées de moi que je prenne des décisions. Ma foi en le capitole m’a aidé dans mes choix, mais aucune décision prise n’a été sans conséquence et j’en paie toujours le prix. Même si je ne regrette rien, cette sombre période fait désormais partie de mes vieux fantomes et régulièrement, ils viennent me hanter…
Ce que je pense de notre époque, de Panem et du Capitole: J’en suis fier. Le calme est revenu et j’ai l’esprit serein quant à notre avenir à tous. Nous sommes en sécurité et le capitole est là pour y veiller. Je veux que chaque citoyen puisse voir l’avenir sereinement, sans craindre à nouveau un soulèvement qui détruirait encore de nombreuses vies.
Ce que je pense des Hunger Games: Je suis absolument pour. Si c’est le seul moyen pour garantir la sécurité de tous, alors il s’agit là d’une merveilleuse idée. Le principe peut sembler barbare, mais le sacrifice d’une minorité, permettra la sécurité à l’ensemble de la population.