Les échos de la frustration résonnent dans les trois districts de l'Est de Panem.
La pauvreté règne en maître, la malnutrition et les cadavres décharnés également. Ces derniers n'ont que la peau sur les os. Leurs joues sont creuses, leurs yeux vides.
- Ils sont morts de froid, osent-ils dire. Leurs jours étaient comptés, qu'ils ajoutent.
Les mensonges proférés sont légions pour éviter d'avouer au grand public, à tous les autres districts, à quel point la situation est critique ici. Mais la fermeture des frontières empêcherait quiconque de tenter un acte charitable.

De toute façon, qui même le voudrait ? Tous les autres se complaisent dans leur vie insipide, dans leur vie... Facile. Du point de vue des Districts de l'Est, personne ne peut être plus mal lotis qu'eux. D'autant qu'ils n'ont guère le temps pour des frivolités. La survie est le seul mot prévu dans leurs bouches, bien que des inégalités régnassent au sein des quartiers. La personne qui a osé dire que "la vie est un long fleuve tranquille" se trompait. Pas ici, du moins. Ce n'est qu'un long fleuve sinueux qui serpente en rependant ses maladies, ses tares.

Et les Haut-Pacificateurs des trois districts ne font rien pour arranger la situation.
Les abus sont devenus monnaie courante depuis quelques semaines. Ils profitent de leurs privilèges, manquent de respect. Les mains se baladent, les filles se plaignent. Mais à qui donc ? Si la seule autorité se permet des excès alors que le Maire ferme les yeux et se terre ailleurs ?
La vigilance est redoublée. Les gens torturés et frappés aussi. Les récompenses d'un travail bien fait sont amoindries. Le peuple se dépérit encore davantage... Mais qui irait se rebeller, après avoir vu le district Treize se faire rayer de la carte ? Personne. Et encore moins ces trois districts, extrêmement pauvres et ne sachant pas se battre. N'ayant même pas l'énergie pour.